[les lilas ne sont plus, ne restent que les dahlias]
Bien que le froid commence à devenir perçant, bien que la nuit soit tombé depuis longtemps maintenant, les bruits de sabots se firent entendre non loin de la Demeure Terrides...
Un bruit de sabot, qui indiquait non pas un galop, mais un trot...
Sur le cheval, un homme, perdu dans ses pensées, attentif au chemin qu'il parcourait. Attentif à ses réflexions, à l'atmosphère dans lequel il espérait retrouver la vicomtesse...
Dire qu'il portait une gigantesque et sincère estime à l'encontre de la maitresse du Domaine Terrides était un euphémisme. Il aurait pu chevaucher jusqu'aux portes de l'enfer, et même au delà pour elle. C'est qu'il est des rencontres qui sont marquantes, et qui modifient le chemin de la vie à tout jamais. Sophie était de ces personnes : belle, émouvante, fière et surtout perclue d'un honneur incroyable. Elle aurait porté les attributs masculin, Coulon aurait dit que c'était un "bonhomme". Mais n'était pas de ce genre là, elle était une Femme, avec une majuscule... Elle était d'une espèce bien rare et surtout en voie de disparition : une femme d'honneur. Quelqu'un pour qui la parole donnée ne pouvait se reprendre comme un écu. Quelqu'un qui disait ce qu'elle pensait, et surtout pensait ce qu'elle disait. Quelqu'un pour qui l'acte et la parole n'étaient pas séparable.
C'est pour tout cela, et pour d'autres, que Coulon chevauchait, ce soir d'automne, à sa recherche...